N° 32 – LITTÉRATURE DE JEUNESSE

Depuis que la littérature de jeunes est entrée en classe, qu’est-elle devenue ? Comment continuer à innover avec les livres ou les albums en lecture et écriture sans céder à la banalisation scolaire ? Des démarches sont proposées pour le collège et les élèves en difficulté de l’école élémentaire. Peut-être faut-il aller aussi voir en dehors de la classe, dans les quartiers et auprès des parents, ou, dans le cadre des activités scolaires, emmener les élèves dans une « vraie » librairie, ouvrir le CDI à de « vrais » auteurs. Pour finir, il est également intéressant de s’informer sur l’édition (comment évolue-t-elle ? qu’en disent les éditeurs ?).

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Sommaire

La littérature de… ? / D. Fabé, S. Suffys  9


Libres lecteurs : lire des albums pour ne rien apprendre/enseigner / F. Darras, M.-F Desprez  41


Le conte, littérature enfantine ? L’histoire d’un malentendu / M.-A. Thirard  51


Littératures de jeunesse : quelle légitimité scolaire ? / M. Constant  79


La caverne de Batman. Visite au pays des livres / L. Godbille  93


À la rencontre des éditeurs… / M.-F. Desprez, É. Vlieghe  111


Histoires de livres dans un quartier / par ses acteurs  127


On va faire une BCD dans l’école, comme ça on aura une BCD dans l’école / P. Heems  143


Animer les livres… oui ou non ? / A. Bocquet  147


Regards de parents / L. Godbille  159


Lecture cursive: restituer… Oui, mais comment ? / É. Vlieghe  167

Le géant, le cagibi et le caméscope (Une recette de lecture au cycle II) / P. Heems  175


Où il n’est pas question de recettes miracles pour faire lire les élèves… / K. Serlet  181


Visite guidée dans le monde des albums pour les collégiens / A. Vautravers  195


Dernières tendances en matière de collections… / É. Vlieghe  209


Chronique des « chroniques de littérature de jeunesse… » et compléments pour T. Lenain et Gudule (R. 22 et R. 26) / É. Vlieghe  223

Éditorial

Il y a une quinzaine d’années, les pédagogues qui voulaient rénover l’enseignement du français à l’école et au collège découvraient la littérature de jeunesse et la faisaient entrer en force dans les classes. Contre la littérature. En apparence du moins. De toute évidence, dans l’expression littérature de jeunesse, c’est le mot jeunesse qui retenait toute leur attention : enfin un objet à lire qui s’affichait comme tel, mais qui en même temps affichait son lectorat ; posait son lecteur en même temps qu’il se posait. Il y avait bien longtemps que le lecteur avait disparu, du côté de l’autre, de la vraie littérature : la puissance imposante de l’objet à lire l’avait écrasé, depuis longtemps. Alors comme il commençait à se dire qu’il ne pouvait pas y avoir d’apprentissage sans élève, il commençait à se dire aussi qu’il ne pouvait y avoir de lecture sans lecteur. En entrant en force dans les classes, la littérature de jeunesse a surtout fait entrer dans les classes, le lecteur, son travail, sa zone de compétence dans le texte, dans la construction du sens. […]