À quoi ça sert d’écrire à l’école ? Et corrélativement, quel sens ça a d’écrire à l’intérieur de l’institution scolaire ? Et le désir d’écrire ? Faire l’impasse sur cet éventuel désir, n’est-ce pas retourner à des exercices détournés de l’affectivité de l’élève, donc morts ? Est-ce que les examens ne demandent pas que des écrits morts ? Écrire, est-ce produire, ou reproduire ? Quelles évaluations appellent nos pratiques ?
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Sommaire
Donjons et dragons. Le choc des morts, le poids des fantômes / J. Gibrat
Contes… toujours tu m’intéresses ! / M. Constant et T. Vanlemans 31
Lire/écrire au collège Anatole France / I. Ferrari 44
« Gros plan » sur George Sand / G. Sion 58
Courrier des lecteurs : Réponse à l’article de Recherches n° 2 sur la lecture de consignes / C. Caignaert 69
Éditorial
L’écriture serait redevenue presque soudainement une préoccupation ministérielle. « Il faut leur apprendre à écrire. ». Qui oserait manifester son désaccord face à cet objectif ? Alors écrivons !
Mais quoi ?
Et pourquoi ?
Et à qui ?
Et comment ?
Vertiges interrogatifs dignes de Woody Allen qui nourrissent les numéros 3, 4 et 5 de Recherches. C’est dire si nous estimons le problème à sa juste valeur.
L’écriture est d’abord un des lieux communs de la parole enseignante. Toujours les mêmes constatations, le lamento des arrière-salles de profs (« ils ne sa vent pas s’exprimer », « leurs textes sont d’une pauvreté… et mal construits par-dessus le marché », « quel vocabulaire indigent ! »), les soupirs sentencieux des antichambres d’examen (« quel désastre ! », « que feront-ils lorsqu’il s’agira d’écrire à un patron ». […]